Titre : | La construction du sens dans le dictionnaire | Type de document : | texte imprimé | Auteurs : | Giovanni Dotoli, Auteur ; Henri Meschonnic, Préfacier, etc. | Editeur : | Fasano [Italie] : Schena | Année de publication : | 2008 | Autre Editeur : | Paris : Éditions Hermann | Collection : | Biblioteca della ricerca | Sous-collection : | Linguistica num. 33 | Importance : | 208 p. | Présentation : | ill | Format : | 21 cm. | ISBN/ISSN/EAN : | 978-88-8229-774-9 | Note générale : | 2éme ISBN 978-2-7056-6766-5 (Hermann) | Langues : | Français | Catégories : | LITERATURE ET LANGUE FRANCAISE:448 Linguistiques
| Mots-clés : | Lexicographie Signification (linguistique) | Résumé : | Le sens, c'est aussi une direction. Il ne s'agit pas seulement de savoir ce que les mots veulent dire, il s'agit aussi de savoir où on va, où on veut nous emmener, en construisant le sens, pas rien que de tel ou tel mot, mais le sens des discours.
Et les dictionnaires courent après les discours, c'est même ce qui fait toute la différence entre les bons dictionnaires, et certains sont célèbres, et ces stocks de mots dont Wilhelm-Guillaume de Humboldt disait que les dictionnaires et les grammaires sont à peine comparables au squelette mort du langage. La différence (je ne parle pas des dictionnaires bilingues, qui ont des circonstances atténuantes pour donner un mot d'une langue pour un mot de l'autre) la différence est dans le trésor. Trésor, mot médiéval pour désigner ces rassemblements de notions, de savoirs. Ainsi le Littré est un trésor de belles phrases du XVIIe et du XVIIIe siècle. Après, pour lui, ce n'était plus que décadence.
Trésor, au Moyen Âge, pour les recueils du savoir, calquait le latin thésaurus, dépôt d'objets précieux, titre fréquent de dictionnaires et d'encyclopédies à partir du XIIIe siècle. Et Jean Nicot en 1606 intitule encore son dictionnaire Thresor de la langue françoise, tant Ancienne que Moderne.
C'est pour des exemples semblables que Giovanni Dotoli a raison de dire que le dictionnaire «contient l'univers des sens d'une langue» (p. 23). Car l'unité y est le mot, mais dans les cas - innombrables - qui sont les meilleurs, le mot est l'occasion de déborder du mot, de montrer, comme dit encore Humboldt, que les mots ne précèdent pas le discours, mais ils procèdent du discours.
En apparence, il n'y a que du lexique, des unités lexicales. Indiscutable. En réalité on entre dans des phrases et des phrases. Dans un dictionnaire où les citations abondent, on apprend deux choses : l'entrée dans des mondes chaque fois différents, et comment le dictionnaire, pour définir chaque fois le mot de départ, est du langage qui parle du langage. Ce qu'on appelle le métalanga |
La construction du sens dans le dictionnaire [texte imprimé] / Giovanni Dotoli, Auteur ; Henri Meschonnic, Préfacier, etc. . - Fasano (Italie) : Schena : Paris : Éditions Hermann, 2008 . - 208 p. : ill ; 21 cm.. - ( Biblioteca della ricerca. Linguistica; 33) . ISBN : 978-88-8229-774-9 2éme ISBN 978-2-7056-6766-5 (Hermann) Langues : Français Catégories : | LITERATURE ET LANGUE FRANCAISE:448 Linguistiques
| Mots-clés : | Lexicographie Signification (linguistique) | Résumé : | Le sens, c'est aussi une direction. Il ne s'agit pas seulement de savoir ce que les mots veulent dire, il s'agit aussi de savoir où on va, où on veut nous emmener, en construisant le sens, pas rien que de tel ou tel mot, mais le sens des discours.
Et les dictionnaires courent après les discours, c'est même ce qui fait toute la différence entre les bons dictionnaires, et certains sont célèbres, et ces stocks de mots dont Wilhelm-Guillaume de Humboldt disait que les dictionnaires et les grammaires sont à peine comparables au squelette mort du langage. La différence (je ne parle pas des dictionnaires bilingues, qui ont des circonstances atténuantes pour donner un mot d'une langue pour un mot de l'autre) la différence est dans le trésor. Trésor, mot médiéval pour désigner ces rassemblements de notions, de savoirs. Ainsi le Littré est un trésor de belles phrases du XVIIe et du XVIIIe siècle. Après, pour lui, ce n'était plus que décadence.
Trésor, au Moyen Âge, pour les recueils du savoir, calquait le latin thésaurus, dépôt d'objets précieux, titre fréquent de dictionnaires et d'encyclopédies à partir du XIIIe siècle. Et Jean Nicot en 1606 intitule encore son dictionnaire Thresor de la langue françoise, tant Ancienne que Moderne.
C'est pour des exemples semblables que Giovanni Dotoli a raison de dire que le dictionnaire «contient l'univers des sens d'une langue» (p. 23). Car l'unité y est le mot, mais dans les cas - innombrables - qui sont les meilleurs, le mot est l'occasion de déborder du mot, de montrer, comme dit encore Humboldt, que les mots ne précèdent pas le discours, mais ils procèdent du discours.
En apparence, il n'y a que du lexique, des unités lexicales. Indiscutable. En réalité on entre dans des phrases et des phrases. Dans un dictionnaire où les citations abondent, on apprend deux choses : l'entrée dans des mondes chaque fois différents, et comment le dictionnaire, pour définir chaque fois le mot de départ, est du langage qui parle du langage. Ce qu'on appelle le métalanga |
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